Lieber Herr v. F.,

vielen Dank für Ihren Kommentar. Das sehe ich auch absolut so. „Das Technopol“ ist 1992 erschienen und in den 30 Jahren leider eigentlich immer aktueller geworden, wie Sie es richtig beschrieben haben. Ebenso verhält es sich aber auch mit den anderen sehr lesenswerten Büchern von Neil Postman „Wir amüsieren uns zu Tode“ (1985) und „Die zweite Aufklärung“ (1999). Zu den beiden Büchern habe ich übrigens auch schon einen Essay „Die zweite Aufklärung – wir informieren uns zu Tode“ in Planung. Auch ein Thema, das er für die damalige Zeit sehr vorausschauend gesehen hat.

Viele Grüße
philosophies.de

Le technopole – le pouvoir des technologies et l’incapacité de la société – Publié le 10 décembre 2020 par fabevrard

Fabe suffira, sans donner du Monsieur, SVP.

Si nous définissons « l’idéologie »comme un complexe de vues dont nous ne sommes guère conscients, mais qui nous guident néanmoins dans nos efforts pour donner forme et cohérence au monde, alors c’est le nôtre. l’instrument idéologique le plus puissant est la technologie de la langue elle-même. La langue est une idéologie pure. Elle nous apprend non seulement quels sont les noms des choses, mais aussi – et c’est plus important – ce que les choses peuvent être nommées. Elle divise le monde en matières et Objets.

Il y a déjà là une sorte de duperie, quand vous dites « l’idéologie est un complexe de vues », car une vue ou même un point de vue sont des (bouts d’) idéologies, en sorte qu’une idéologie serait alors un complexe d’idéologies (ou de bouts d’idéologies). Bref on n’aurait rien défini ou alors seulement quelque chose d’incohérent car un point de vue (en tant que partie d’une idéologie) s’oppose ‘en général’ à un autre point de vue (en tant que partie d’une autre idéologie).

Vous admettrez sans difficulté qu’il y a ainsi de très nombreuses idéologies (parmi lesquelles beaucoup sont incompatibles les unes avec les autres), qui tentent rarement donc avec succès de cohabiter dans ce qui vous semble être un complexe. Il en découle qu’il y a de multiples façons de donner de la cohérence à « ce monde ». J’utilise des guillemets car il n’est absolument pas trivial que ce soit le nôtre (ie : le même pour tout le monde).

Vous avez raison chaque idéologie a son langage (sinon sa langue, je vais revenir sur ce point) qui est un outil puissant, mais seulement parce qu’on lui accorde cette puissance. Alors que faut il comprendre par « la technologie de la langue elle-même » ? S’il faut comprendre une « technologisation » du langage naturel que chacun d’entre nous utilise au quotidien, alors oui, c’est même une sorte d’évidence. Mais cette pseudo évidence nous fait confondre deux choses : la langue et le langage. La langue c’est ce qui nous permet d’appréhender le monde et de communiquer entre nous. Par contre le langage, en particulier technologique, est un choix arbitraire de termes (mais pas seulement, sinon ce ne serait qu’un lexique) et la part technologique de ce langage intégrée dans la langue provient d’un langage fondé sur un langage physico-mathématique dont les termes sont plus ou moins bien choisis et que l’on intègre à la langue naturelle sans autre forme de procès. Exemple : qu’est-ce qu’une variété en géométrie ? C’est un espace mathématique (non réel), comme l’espace euclidien. Ceci pour montrer que la terminologie du langage mathématique perturbe complètement la notion langagière naturelle courante de variété.

La langue ne nous apprend pas le nom des choses (pourquoi appelle-t-on un chat un « chat »?) car tout le monde sait que leurs noms sont arbitraires. Elle ne nous apprend à peine les relations qu’entretiennent ces choses entre elles car d’une idéologie à l’autre, d’une langue à une autre, nous (humains) ne voyons pas le monde selon les mêmes relations, en tout cas pas toujours et peut-être même pas souvent. Nous (humains) ne divisons pas le monde de la même façon en Inuktitut qu’en Tok Pisin ou qu’en Mongol Khalkha. Il n’y a pas de façon universelle de voir le monde. Et la distinction entre objets, processus et événements ne va pas de soi. Il n’y a pas de langue universelle, pas plus qu’un langage universel y compris ce fameux langage physico-mathématique qui nous sert à si bien manipuler le monde matériel.
Il ne faut donc pas assimiler la technologie de la langue avec la technologie du langage physico-mathématique qui est effectivement un outil puissant de manipulation du monde matériel. Cela dit s’il permet de bien manipuler le monde matériel, il n’en va pas de même pour le monde humain, intellectuel, spirituel (loin de là). Je crois que nous sommes d’accord sur ce point. Par contre je n’adhère pas à l’idée que la langue, aussi technologisée qu’elle soit devenue, indique quels événements doivent être considérés comme des processus et lesquels comme des choses. La raison en est que la langue naturelle et ce langage technologisé n’ont pas la même portée (je y reviens ci-après).
Il nous enseigne le temps, l’espace et le nombre et forme notre idée de la façon dont nous nous rapportons à la nature et aux autres. « (Neil Postman: » Das Technopol « , p.72)

Qui est ce « il » ? Mais peu importe ! Ce passage est bien trop « généralisant » pour être acceptable. Encore une fois nous n’interprétons pas, tous autant que nous sommes, les choses de la même façon. Comment peut on ainsi confondre le temps, l’espace, le nombre du langage physico-mathématique avec ces mêmes notions dans l’esprit de l’homme ? Les notions très techniques qui sont citées ici sont très complexes et de plus en plus éloignées de celles que Mr Tout-le-Monde a à l’esprit. Nous (humains) avons utilisé notre langue pour inventer un langage abscons (ce langage physico-mathématique), que nous comprenons de moins en moins, et nous ne nous rapportons absolument pas aux notions complexes de ce langage. Nous (différents peuples) concevons le monde chacun à notre façon par notre langue naturelle mais nous manipulons la matière de ce monde par un langage approprié (qui n’est pas une langue car il ne sert pas à communiquer et est bien moins riche que la langue naturelle) que nous supposons universel ou/et voulons voir comme tel.

« «Nous nous amusons à mort» et «La seconde illumination», c’est l’asymétrie flagrante entre la quantité de connaissances et l’acquisition de connaissances. Jamais auparavant – dans toute l’histoire de l’humanité – une telle abondance d’informations n’avait été accessible à l’homme, voir «Explosion de l’information» (Derek de Solla Price «Little Science, Big Science»). Mais c’est aussi notre problème, que Postman logiquement comme « Cultural AIDS » décrit: ………. << Le technopole souffre d’une forme de sida culturel,… » Je m’amuse tout autant en lisant ce qui précède car voir les choses sous l’angle de la quantité de connaissances vs son acquisition, c’est les voir par le petit bout de la lorgnette. Notre monde que nous voulons manipuler (et plus tellement comprendre tant il devient incompréhensible) nécessite la prise en compte de paramètres de plus en plus nombreux. Pas étonnant que cela nécessite de plus en plus de …  » : de quoi au juste ? ». Au début il s’agissait de « données », puis vinrent les « connaissances », puis les « informations ». On voit là la progression d’une quête du sens et on sent qu’à chaque fois il nous échappe. Il nous échappe car le langage physico-mathématique qui nous sert à manipuler le monde matériel ne s’intéresse pas au sens (au ‘pourquoi’ dans notre langue) mais à la forme (au ‘comment’). Le sens nous échappe, dans la langue de chacun, car il est multiple. Il n’est même pas unique au sein d’une même langue. Et c’est sans doute pour cette raison qu’on a tenté d’inventer un langage physico-mathématique utilisable (sinon facilement compréhensible) par tous. Le grand tord que nous avons eu fut celui de l’intégrer quasiment tel quel à notre langue naturelle, c’est à dire d’essayer de répondre à un « pourquoi ? » alors qu’il ne répond qu’à un « comment ? ». C’est aussi, et c’est encore plus important, la raison pour laquelle il n’y a pas d’orientations ou de définitions transcendantes du sens, pas de cohérence culturelle sous une technopole bt. L’information est dangereuse s’il n’y a pas de place pour elle, s’il n’y a pas de théorie sur laquelle s’appuyer, pas de modèle auquel s’inscrire, en bref, s’il n’y a pas d’objectif global à servir. Bien sûr qu’il n’y a pas de transcendance du sens, des sens devrait on dire. On devrait parler de recherche de la signification des choses par le moyen d’attribution de différents sens à celles-ci. Ça n’a aucun sens de rechercher une transcendance aux sens. Par contre nier leurs cohérences est parfaitement abusif et n’est le résultat que d’une méconnaissance des logiques qui ont présidé à leurs définitions dans ce langage physico-mathématique. Quant à l’inscription dans un modèle, ou dans un objectif global, je dirais que ce point de vue est complètement eschatologique et il n’engage que ceux qui veulent y croire. Alfred North Whitehead a appelé ce type d’information «inerte» ou «inerte», mais ce terme métaphorique fait paraître l’information trop passive. Je le connais par ces écrits mathématiques et peu par sa philosophie des processus. Les informations sans réglementation peuvent être fatales. Ah ah ah ! Plus sérieusement, eh bien oui, quand on ne sait pas quel sens donner au juste aux données, connaissances, informations, on réglemente. C’est presque une lapalissade (truisme). D’ailleurs c’est ce qu’on fait dans un langage formel quand on définit la sémantique d’un langage : on attribue un sens à chaque terme, expression, on énonce des règles, donc on ‘réglemente’. Et c’est là que réside le lien avec «l’archéologie de la connaissance» de Foucault. Il s’agit de l’utilisation du langage auquel nous sommes devenus si naturellement habitués. À cette fin, j’ai publié un petit test automatique – qui, bien sûr, ne doit pas être pris très au sérieux – dans l’essai plus long sur mon site Web (https://philosophies.de/index.php/2020/11/01/das-technopol/).
Je crois que c’est une illusion de croire que nous nous sommes naturellement habitués à cette téchnologisation du langage, à sa numérisation, … . Nous sommes plus ou moins obligés de les digérer et nous les digérons mal, en tout cas pas comme il faudrait. J’ai tenté de faire votre petit test (mal traduit de l’allemand au français par google) mais je suis clairement sceptique (par ce test). En réalité il ne montre pas vraiment mon scepticisme mais plutôt ma réticence à tout traduire par des nombres. Un peu comme dans notre société où nous ramenons tout à un seul paramètre : l’argent. Il faut bien comprendre que si je suis pour les notes scolaires, j’y mets une conditions : ‘‘quels sont tous les critères qui permettront de calculer cette note ?’’ (« trouver la solution d’un problème » = 1, « ne pas trouver la solution » = 0 : est une absurdité). Et dans notre société on pratique beaucoup l’absurdité.

Et encore une fois, vous avez tout à fait raison, seulement: « Dès que vous accordez un accès à une technologie, elle joue tout ce qu’elle a avec elle; elle fait ce qu’elle est censée faire. Notre tâche est de reconnaître en quoi cette détermination est prise existe – en d’autres termes, si nous donnons à une nouvelle technologie un accès à notre culture, nous devons le faire les yeux ouverts. »(Neil Postman:« Das Technopol », p.6)
C’est bien gentil de dire que nous devons avoir les yeux ouverts, mais ça n’est pas productif, instructif (ie : ça ne donne aucune instruction). Cela rejoint ma question précédente ‘‘comment faudrait il prendre cette technologisation de la langue ?’’ En fait il est bon de la prendre, car elle est la porte d’entrée à un outil efficace de manipulation du monde matériel, mais elle ne doit pas être prise seule et certainement pas supplanter notre façon naturelle de comprendre le monde.

Malheureusement, je ne les vois pas de cette façon. Au contraire, de mon point de vue, mais aussi du point de vue d’Adorno/Horkheimer et de Postman, une « dialectique de l’illumination » se met en place, comment dans ces nouvelles pseudo-religions, comme par exemple « QAnon » peut le reconnaître, le désir du peuple est très grand de vouloir combler ce « vide théologique/eschatologique » et en cas d’urgence malheureusement aussi avec un tel « obscurantisme » comme dans le Moyen Âge.
Je dois dire que je n’ai pas compris ce passage et je ne vois pas les rapports qu’il y aurait entre Adorno/Horkheimer, Postman, Qanon et le Moyen Âge.
Je ne pense pas que nous devrions nous débarrasser de la technologie moderne. Au contraire, nous en avons plus que jamais besoin pour transmettre des informations et des connaissances; tout le reste serait juste un « quixote âne ».

On garde la technologie, dont acte ! (Zur Kenntnis genommen!). Ce qu‘il nous faut en plus des connaissances et informations, c‘est de la signification : de multiples façons d‘attribuer du sens aux choses. Par contre quel est ce reste dont vous parlez ? S‘agit il de tout ce que la technologie apporte en plus et qui n‘est pas que la transmission des informations et des connaissances ? Tout cela serait en trop ? Ne serait qu‘âneries ? Suggérez vous que tout ce reste est à jeter à la poubelle ?
nous avons également besoin d’une nouvelle métaphysique pour le discours scientifique (voir https://philosophies.de/index.php/2020/11/12/von-der-physik-zur-metaphysik/)
D’accord, mais quelle métaphysique ? Le traduction française du contenu de ce lien est trop difficile à lire ! Y a-t-il une version anglaise ? J’imagine cependant que cette métaphysique, celle que vous avez en tête et que vous préconiseriez, serait celle de Procès et réalité (Process and Reality, 1929)  de Alfred North Whitehead, considérée comme un des textes fondateurs de la philosophie du process. Je vais me limiter à des extraits de Wikipedia (https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Philosophie_du_processus) car comme je l’ai dit je ne connais pas vraiment la philosophie du processus de Whitehead.
Whitehead est donc partisan du processus, du changement. Pour la philosophie du processus, la vérité est mouvement. Et je ne suis pas opposé à cela. Cela rejoint d’ailleurs une proposition que j’ai faite sur les valeurs morales vues comme des actes qui font passer d’états insatisfaisants à des états plus satisfaisants du point de vue de la valeur morale traditionnelle (https://www.facebook.com/ComGenChat/posts/1677908872377403).

Pourquoi une valeur morale serait elle un acte ? Parce qu’il est vrai que l’on juge les gens sur leurs actes et non pas sur une appellation qu’on leur colle arbitrairement (ex: cette personne est bonne, cette fille est belle, ce geste est agressif : façons traditionnelles de voir les choses). Or la vérité peut entrer dans ce cadre, c’est-à-dire celui d’un acte qui fait passer d’une proposition représentant (+/- bien) la réalité à une autre qui la représente autrement (+/- bien, elle aussi). En fait je pencherais davantage pour une variation que pour un mouvement ou même un acte. Une variation, presque au sens du calcul variationnel.
Par contre si cette philosophie assume ce qu’en mentionne Wikipedia :
« Le processus peut être intégrateur, destructif ou les deux ensemble, tenant compte des aspects d’interdépendance, d’influence et de confluence, et abordant la cohérence par des évènements universels aussi bien que particuliers. »,
alors je m’écarte de cette vision car elle ne définit rien, le processus peut être presque n’importe quoi. Ce n’est pas très crédible car assez vague. J’espère que ce n’est que le résumé Wikipedia qui rend ces choses floues.
Plus loin il est dit :
« Whitehead a cherché une cosmologie holistique, complète, qui fournit une théorie systématique de description du monde qui pourrait être utilisée pour les intuitions humaines diverses acquises par des expériences non seulement scientifiques mais aussi éthiques, esthétiques et religieuses. »
Et ce que je reproche ici à Whitehead c’est cet objectif holistique (déformation du logicien qu’il a été, je suppose). Je ne crois pas un instant à une théorie du Tout pour plusieurs raisons sur lesquelles je reviendrai (1- incomplétude des énoncés philo, 2- importance du hasard).
Plus loin encore on trouve ceci :
« Le processus métaphysique élaboré dans Process and Reality pose en principe une ontologie qui est basée sur les deux sortes d’existence d’entité, celui d’entité actuelle et celui d’entité abstraite ou abstraction. L’entité actuelle est un terme utilisé par Whitehead pour démontrer les réalités fondamentales qui définissent toutes choses. Les entités actuelles sont des groupes d’événements qui définissent la réalité. Les entités actuelles n’abordent pas la substance d’une chose mais parlent de comment cette chose se réalise. L’Univers est la résultante d’une série d’entités actuelles inter-reliées. »
Pourquoi là encore fonder l’existence sur une opposition : existence réelle actuelle vs existence réelle abstraite ? Encore une dualité que je trouve restrictive. Et c’est pire encore s’il faut la comprendre comme une opposition logique, qui supposerait que actuel s’oppose logiquement à abstrait.
« Pour Whitehead, le principe abstrait suprême d’existence réelle est la créativité. »
Je ne crois pas, même en tant que principe abstrait, à un principe de créativité mais à un principe de « nécessité contingente » (oui, cette expression est curieuse, voire paradoxale) que j’assimile parfois à l’émergence (peut on la rapprocher de la « causalité singulière » de Whitehead?). Ce que j’entends par nécessité contingente c’est qui il y des cas où certaines choses deviennent nécessaires, mais ces cas résultent d’un hasard et c’est en cela qu’ils (ces cas) sont contingents et que la nécessité qui en découle est contingente (point 2 ci-dessus). Ainsi je récuse tout explication par le seul principe de nécessité (Spinoza, par exemple, mais aussi d’autres philosophes). Ce qui m’a amené aussi à relativiser en Physique l’emploi du principe de causalité, à l’image de certains scientifiques eux-mêmes. (voire par ex: causalité inversée). (https://fr.wikipedia.org/wiki/Causalité_(physique)) (https://www.cnrtl.fr/definition/causalité) (https://philosciences.com/vocabulaire/56-cause-causalite).
Il y aurait encore beaucoup à dire sur la philosophie du processus, mais je vais m’en tenir là pour l’instant. J’aimerais terminer par une remarque (ou conjecture de ma part) sur le point 1 : «  l’incomplétude des énoncés philosophiques ». Cette idée m’est venue du fait qu’il y a en mathématique des énoncés indémontrables dans certains systèmes suffisamment « riches ». Par exemple, on peut construire un énoncé exprimant la cohérence d’une théorie dans le langage de cette théorie (soit F cet énoncé), avec le second théorème d’incomplétude de Gödel, si cette théorie est cohérente alors F ne peut pas être conséquence de cette théorie. Autrement dit : « une théorie cohérente ne démontre pas sa propre cohérence : F est indémontrable dans cette théorie ». Il existe donc un énoncé indémontrable dans cette théorie et elle est alors dite incomplète (incomplétude de cette théorie). J’ai alors transposé ce résultat aux énoncés philosophiques et conjecturé que si une philosophie est suffisamment « riche » il est envisageable qu’on puisse parler d’incomplétude de cette philosophie : il existera des énoncés qui y seront indémontrables. Je conjecture même un peu plus (au risque très probablement d’en faire trop) que toute philosophie est entachée d’incomplétude : aucun énoncé n’y est démontrable. Car je remets en question les axiomes de cette philosophie qui s’appuient, soi-disant, sur des évidences premières (cas typique de l’Éthique de Spinoza dont nombre d‘axiomes me semblent suspects).
En tout cas merci de m’avoir répondu et obligé à disserter.

Bonjour.
Voici un début de réponse. Il y aura une suite bien entendu, merci de patienter encore un peu que j’ai le temps de finir d’examiner et de réfléchir à ton dernier commentaire (puis d’écrire)
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> Am 25.12.2020 um 05:29 schrieb Fabe:
>> Joyeux Noël à toi et tous les tiens.
>> Fabe
>> PS: j’ai déjà écrit 2 pages, mais je n’ai pas fini. Je n’aurais jamais autant travaillé pendant des fêtes !!!
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S’agissant de { Postman le revendique}

Vous ne faites que citer Postman : d’accord. Mais de trois choses l’une : soit vous adhérez à ce que Postman dit, soit vous n’y adhérez pas, soit vous n’êtes ni pour ni contre et vous posez simplement une question s’appuyant sur le point de vue de Postman. (J’ai le tort de procéder de cette façon et de supposer que tout le monde fait de même). Du coup (selon ma démarche), je ne sais pas dans quel cas vous êtes !

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S’agissant de { il ne s’agit pas d’un „problème de poule et d’œuf“, mais plutôt de l’architecture du système}

Ce n’est effectivement pas une question de poule et d’œuf. C’est pour moi une question de définition. La phrase « l’idéologie est un complexe de vues » ne me satisfait pas car si une vue est aussi une idéologie alors on vient de définir l’idéologie par elle-même (c’est inadmissible!). Si une vue n’est pas une idéologie, alors qu’est ce qu’une vue ? Qu’est ce qu’un « complexe » de vues ? On n’a toujours vraiment rien défini !

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S’agissant de {Dans quelle mesure nous «possédons» la langue simplement parce que nous l’utilisons est – je pense – discutable.}

« La signification d’un mot est son usage dans le langage. » (Ludwig Wittgenstein, Recherches philosophiques (rp), § 43, tr. fr. (légèrement modifiée) Françoise Dastur, Maurice Élie, Jean-Luc Gautero, Dominique Janicaud, Élisabeth Rigal, Paris, Gallimard, 2004, p. 50.)

Bien sûr la position de LW est discutable, mais la notion d’usage de LW est intéressante et utile. Je suis d’accord pour dire que cela ne suffit pas. Mais avec LW je suis d’accord pour dire que « il faut accepter que l’adresse du sens soit plurielle » et cette adresse plurielle du sens est ce que j’appelle signification. Je suis assez d’accord avec la notion d’ustensilité, que Martin Heidegger (alias MH) s’autorise à voir comme universelle car un mot peut être utilisé de plusieurs manière à l’image d’une bouteille qui peut servir à contenir un liquide ou servir de marteau en la tenant par le goulot. LW refuse cette universalité car selon lui certains mots ne servent à rien (ce que je ne crois pas).

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S’agissant de {la langue s’empare-t-elle de nous plutôt que nous avons le pouvoir sur la langue}

La langue est un outil et comme tous les outils il nous aide et en même temps il nous contraint. Mais la langue a sans doute été un des premiers outils (sinon le premier) de l’homme car la langue permet de manipuler ses congénères (ordre, avertissement, plaisir, …).

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S’agissant de {Par exemple, la théorie des systèmes dans le dicton de Luhmann, «que seule la communication, pas les humains communiquent» }

Si Luhmann veut dire que les humains ne communiquent pas vraiment et que souvent ils entrent dans des dialogues de sourds. Je suis assez d’accord avec cela et je pense qu’il existe effectivement une sorte d’incommunicabilité entre les êtres (humains ou non). Par contre une formule comme « seule la communication communique » me fait sourire. Pour moi elle n’a pas de sens si ce n’est celui d’une ironie. N.Luhmann est un systémiste de l’autopoïèse sociale et on comprend alors que la communication n’est pour lui qu’une fonction. En tout cas il l’a réduit à cela. C’est son choix. Sur ce point J.Habermas ne fait pas beaucoup mieux, il la considère comme un medium à la reproduction symbolique du monde, ce qui au niveau symbolique n’est pas loin de l’autopoïèse de Luhmann. NL et JH ne considèrent la langue que dans un cadre coopératif. Ils ratent à mon avis la vision de la langue comme outil de manipulation des individus les uns par les autres (J.Searle) et qui dit manipulation dit aucune prétention à la validité. Si les caractéristiques de vérité, sincérité et justesse normative sont importantes (en tout cas pour JH) cela ne signifie pas que la communication les satisfait. Je suis beaucoup plus enclin à croire que la société est basée sur le mensonge et c’est pour cela qu’elle fonctionne “si bien’’ (tout jugement de valeur mis à part).

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S’agissant de {„effort inhérent à la cohérence“. Mais je pense que ce n’est qu’une condition suffisante mais pas absolument nécessaire pour acquérir des connaissances.}

Non seulement je ne la trouve pas nécessaire mais pas d’avantage suffisante. Il y a peu de chance selon moi que la connaissance réponde à cet effort de cohérence. Cet effort ne répond qu’à l’exigence du modèle que l’homme déploie pour satisfaire ce besoin (de) Systémique qui n’est à mes yeux qu’une façon de vouloir engendrer une théorie de Tout. Je ne crois pas à ce genre de théorie unifiante, mais bien plutôt à une multitude de systèmes pas toujours compatibles entre eux. Et je ne cède pas à la démarche de Ludwig Bertalanffy qui voudrait que je tente d’unifier en un seul système de tels sous-systèmes. Pour moi cela relève d’une incompossibilité à la Leibniz (lire par exemple : http://www.le-terrier.net/deleuze/08leibniz22-04-80.htm). Je ne pense pas non plus à une incompossibilité radicale : certains systèmes seront compossibles avec d’autres, mais certainement pas tous. Une théorie universelle et unificatrice du monde serait une théorie de multiples systèmes compossibles, mais comme tous les systèmes ne sont pas tous compossibles les uns avec les autres, la théorie du Tout ne saurait exister. Ou alors ce « Tout » ne serait qu’un petit bout du « Tout », un « Tout » très relatif, assez restreint. Et si d’aventure il y avait plusieurs candidates à une théorie du « Tout » il faudrait sans doute choisir parmi toutes celles-ci celle qui couvrirait le nombre le plus large de phénomènes. Ce qui signifie que cette pseudo théorie du Tout ne couvrirait que les phénomènes qui intéressent l’humanité. C’est ce que la Science et la R&D (Recherche et Développement, dans l’industrie privée ou militaire) fait au quotidien par le biais des financements.

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S’agissant de {„sous-détermination des théories par l’évidence“}

Je comprends encore moins qu’on puisse passer de ce qu’on croit être une vérité à ce qu’on va considérer seulement comme une évidence. Y aurait il une logique de l’évidence ? (Husserl?) Il est dit parfois que « L’évidence est la connaissance que possède l’esprit de la vérité de quelque chose » mais je ne suis pas d’accord avec cela, je dirais plutôt que « L’évidence est un mode qu’applique l’esprit à la vérité de quelque chose ». Ainsi l’évidence serait un statut que l’on donne aux choses. Un statut n’est pas comme une valeur de vérité, c’est plutôt comme une modalité. (Voir Leibniz et Lewis)

Je penche ainsi pour une idée proche de celle de Husserl (mais une idée seulement pour l’instant) : « Jusqu’ici, toute la philosophie occidentale était centrée, entre autres, sur la question de la connaissance, de la vérité, et de l’accès à la vérité. Mais, si l’on pousse jusqu’au bout la démarche de Kant, ce que fait Husserl, il n’y a plus d’autre choix que de renoncer à la possibilité de la chose en soi, c’est-à-dire à la possibilité d’une vérité conçue comme analogon du réel. » (https://www.cairn.info/revue-gestalt-2008-1-page-65.htm). Ce que j’apprécie ici c’est le refus de la chose en soi. Par contre je ne suis pas convaincu par l’approche du monde à la Husserl selon la conscience : « Je ne pourrai évidemment ni porter ni admettre comme valable aucun jugement, si je ne l’ai puisé dans l’évidence, c’est-à-dire dans des « expériences » où les « choses » et « faits » en question me sont présents « eux-mêmes ». (E. Husserl, Méditations Cartésiennes, 192, éditions Vrin, Paris, 1953, p.11.). Car selon moi le monde ne peut pas être appréhendé que par la conscience qu’on en a. Oui, je sais c’est un paradoxe : « Comment appréhender le monde par des choses dont on n’aurait pas conscience ? ».

J’extrais ce passage (lien : ibid) : « Traditionnellement, d’abord était la vérité, et secondairement arrivait l’évidence, dans la rencontre avec cette vérité. Avec Husserl, tout s’inverse : « Il est clair, écrit-il, qu’on ne peut puiser la notion de la vérité ou de la réalité vraie des objets ailleurs que dans l’évidence; c’est grâce à l’évidence seule que la désignation d’un objet comme réellement existant, vrai, légitimement valable, – de quelque forme ou espèce que ce soit, – acquiert pour nous un sens (…) » »  Je ressens ici que la vérité découle de l’évidence, mais selon moi elle ne devrait pas s’y substituer. De plus elle ne devrait pas faire appel à la conscience d’un individu mais à un choix de celui-ci et ce choix devrait être relatif à cet individu et donc s’exprimer (par exemple) par une modalité : « l’évidence n’existe en fait que comme sentiment d’évidence » et j’ajouterais comme sentiment d’évidence à propos d’une vérité. Une chose peut être reconnue comme vraie (à un moment donné, même si c’est pour la répudier ultérieurement), mais ce n’est généralement pas une évidence pour tout le monde. Ceux pour qui c’est une évidence ont eu ce sentiment et on fait ce choix de donner à cette vérité le statut d’évidence. Il n’y a pas de logique de l’évidence. Et comme le dit l’auteur de cet article (Jacques Blaize) : « l’évidence n’existe en fait que comme sentiment d’évidence », il faut (selon moi) comprendre qu’un sentiment a une force variable. Autrement dit chacun considère une vérité comme plus ou moins évidente. Ainsi (bis repetita) « ce n’est généralement pas une évidence pour tout le monde, la même évidence pour tout le monde ».

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Je suis en train d’écrire la suite………..

Je ne serai pas sur les ondes demain et n’aurai certainement pas le temps de souhaiter le Happy New Year à tous mes amis FB et autres.

Donc je te souhaite avec un peu d’avance tous mes meilleurs vœux pour 2021, à toi et tes proches. Avec beaucoup de philosophie pour compenser le manque de réunions entre amis autour d’une bière à la terrasse d’un bar.

Bonne année et amitiés philosophiques.

Fabe

Dear Mr. K.,
I can only agree with you. The currently observable developments, also with regard to the incapacitation of societies through technology and the cultural revolution that will be triggered by digitization, could be discouraging. But I try to keep it like the frogs in the milk pot in the fable of Aesop:
„One day the summer heat dried up a pond that was home to two frogs. When all the water had evaporated, they had to leave the pool. But as far as the two of them wandered, they found no stream or pond. Half dying of thirst, they discovered a jug full of fresh, fat milk in the pantry of a farm. The frogs could hardly believe their luck and immediately hopped in. They drank and smacked their lips until they were no longer thirsty. When they wanted to get out again, they swam to the rim of the jug. But the edge was too far away and they keep sliding off the smooth wall. They pedaled for many hours, but all efforts seemed in vain. Eventually they were so exhausted that they could barely move their legs. One of the frogs said: „What good does it do when we struggle. It’s over!“ With that he sank to the ground and drowned. The second frog, however, did not give up hope. He swam and kicked all night. When morning finally came and the sun was shining into the room, the frog was sitting on a lump of butter. Gathering all his strength, he jumped out of the jug and was saved.
Those who do not give up, even when everything seems hopeless, will be rewarded for it.“

So let’s „kick“ a little further, maybe something will still move.

Many greetings and all the best in the New Year 2021
philosophies.de

Lieber Herr R. G.,

vielen Dank für Ihren interessanten Kommentar und Einwand.

Aber die Dialektik des Technologiebegriffs hatte ich doch im Text erwähnt. Es geht gar nicht um Technologie-, geschweige denn Menschenfeindlichkeit, sondern im Gegenteil um eine progressive, humanistische Gestaltung der Zukunft. Und daher kann ich leider Ihren Optimismus nicht teilen, dass KI unsere Demokratie weiterbringt oder irgendwelche Monopole verhindern sollte.

Ich sehe im Gegenteil nur wieder eine weitere Technologie in den Händen der Menschen. Also nicht die Technologie ist aus meiner Sicht problematisch, sondern ihre jeweilige Verwendung durch den Menschen, frei umgestellt nach dem Propheten Micha: „Sie werden ihre [Pflugscharen] zu [Schwerter] und ihre [Sicheln] zu [Spieße] machen.“ (Mi 4,1–4 LUT)

Viele Grüße und frohe Ostern
philosophies.de

Dear Mrs. S. A.,

thank you very much for your informative post, which I read with great interest and which I would like to go into a little more detail.

„This statement is indicative of the problem in how these subjects are addressed.“ Indeed, you are not addressing the content of my essay at all, only the quotation mentioned. Then you would have to address your objection to Mr Postman, who has already passed away.
But even Mr. Postman, in the book mentioned, points out that technology is dialectical and can only be operated by people; At the moment there is – thank God – no autonomous, autopoietic technology „yet“ and I also hope that it will stay that way.

You seem to be in the fortunate position of being able to choose freely: „I haven’t had a TV since I was 27. We choose our culture, they don’t choose it for us. It emerges from within us.“ It would only be of interest here, if you do not have television as a source of information, from where you can obtain your information.

I am concerned with the question of the extent to which we still have the possibility of objective information or whether we are not already information blind in the course of „The Dialectic of Enlightenment“.
In no case do I want to create a false picture of informative discourses here. Mind you, it’s not about “true – untrue” or “wrong – right”, but only about “effective – ineffective”. And one of the most effective methods of targeting disinformation is actually the information itself, when it occurs in large quantities.

It’s about power in the form of knowledge. So our society should be more powerful than ever since we call ourselves the “information society”. But that is exactly the problem that the American media scientist Neil Postman (born March 8, 1931 in New York; † October 5, 2003) almost 30 years ago in his very readable, highly topical books “We amuse ourselves to death. Judgment Formation in the Age of the Entertainment Industry ”(1985),“ The Technopoly: The Power of Technologies and the Incapacitation of Society ”(1994) and“ The Second Enlightenment: From the 18th to the 21st Century ”(1999) have already been completely correctly described and even was anticipated surprisingly well even with the modest media opportunities of the 1990s.

Postman saw in the media consumption – especially in the form of television and the computer (the possibilities of which he could only guess at the time) – a great danger for the democratic form of society. What Postman describes in the books above is the obvious asymmetry between amount of knowledge and acquisition of knowledge.

Never before – in the entire history of mankind – has such an abundance of information been accessible to humans, see “Information explosion” (Derek de Solla Price “Small science, great science”). But this is also our problem, which Postman consequently describes as „cultural AIDS“: “One could even define the technopoly as a system whose immune system is no longer intact against the wealth of information. The technopoly suffers from a form of cultural AIDS, whereby this abbreviation here means Anti-Information Deficiency Syndrome, ie „Anti-Information Deficiency Syndrome“.

This syndrome is the reason why one can say almost anything without arousing contradiction, as long as one only begins with the words: „An investigation has shown …“ or „Scientists tell us today …“ It is, and it is still more importantly, the reason why there are no transcendent orientations or definitions of meaning, no cultural coherence under a technopoly. Information is dangerous if there is no place for it, if there is no theory to rely on, no pattern to fit into, in short, if there is no overarching purpose to serve.
Alfred North Whitehead called this type of information „inert“ or „inert,“ but this metaphorical term makes the information seem all too passive. Information without regulation can be fatal. It is therefore necessary to sketch here the technological conditions that have led to this precarious situation. „(Neil Postman:“ Das Technopol „, p.38)

This drastic cultural and social change postulated by Postman has apparently taken place in complete silence. There was no proclamation of the dictatorship of technology or a technocratic party conference. On the other hand, there was no outcry from those who were technologically and informationally left behind (the technological losers of the information society) or a counter-revolution in the technology-critical area movement:
“Power is always there insofar as people act; it is not the result of a practice by those who generate power and domination in order to bring about a certain action and encounter resistance in others who try to overpower and subjugate them. „(Alex Demirovic´:“ The problem of power with Michel Foucault „, p.51)

For my part, I can understand Postman’s argumentation on the dystopias that we do not live in an “Orwellian 1984 world” with obvious repression and deliberate withdrawal of information, but rather have made ourselves comfortable in “Huxley’s beautiful, new world”. But please no more “conspiracy theories”!
This is a process in which you participate, as you described it perfectly right „We choose our culture, they don’t choose it for us. It emerges from within us.“

And yes, maybe due to the amount of “fake news”, “alternative facts” and “different truths”, a new science – in front of me – in the form of agnotology must help us to improve our filter systems for media or immune defense against false claims. Incidentally, I already have another essay on this topic planned in the future: “We inform ourselves to death – Life in the information society 2.0”.

Thank you for your interest and best regards
philosophies.de

Dear Mr. M. A.,

unfortunately yes. I absolutely agree with you. I am always amazed at the anticipation of reality that can be seen in old science fiction films from the 80s or 90s.

The reference to the „library-STATIC information“ is also entirely justified and from my point of view has nothing to do with an anachronistic cultural pessimism, rather it is more about the „half-life of truths“. The author of a book had to think very carefully about how to formulate a sentence or a statement because he could no longer correct it after it went to press.

This is no longer the case in such a volatile medium as the Internet represents. The information or truths have now been replaced by „alternative facts“, „half-truths“ or „sheer demagoguery“ because the time for accuracy is lacking.

On the other hand, what Postman described as the „information filter“ is also missing. You have to constantly check the sources in order to get even a chance at a reasonably serious information. And if you add the technical possibilities of the „trolls“ and „bots“; so it really hasn’t gotten any easier.

You wish they had just got it wrong in the science fiction films 😉

That’s right, the technologies are now so closely networked with us that one can actually speak of „cyborgs“, who no longer have an interface to the outside world without their cell phone or laptop.

The technologies are not bad in themselves, it is more the carefree use of them. And yes, I notice that again and again, students can no longer do arithmetic without a calculator. Even if the result of the calculator is wrong at first glance (see point before line calculation), they would rather believe the calculator than the teacher.

Yes, if nothing really decisive happens, our culture is actually moving towards a singular point, the „Big Bang of Knowledge“ 😉

You speak from my soul again. But who knows, maybe the „2 kg ants“ are now one of the alternative facts. Should you post on a social network, see if there are complaints 😉 If half of the people notice it, that’s more than 2/3 😉 I also wish you a lot of rest and relaxation.

Best wishes
philosophies.de

Dear Mr. Y. B.,

thank you for your comment, which I can only agree with.

The dialectic of the term technology is already mentioned in the text. So it is not the technology that is problematic from my point of view, but its respective use by humans, freely rearranged according to the prophet Micha: „They will turn their [plowshares] into [swords] and their [sickles] into [skewers].“ (Mi 4,1-4 LUT)

And here the problem arises, which you have already correctly described: „We have a choice but also have the tendency to choose the easiest way.“

But this is also our problem, which Postman consequently describes as “cultural AIDS”:
“One could even define the technopoly as a system whose immune system is no longer intact against the wealth of information. The technopoly suffers from a form of cultural AIDS, whereby this abbreviation here means Anti-Information Deficiency Syndrome, ie “Anti-Information Deficiency Syndrome”. (The Technopoly: The Power of Technologies and the Incapacitation of Society, p. 31)

However, this scientific and technological discourse has dug its way into everyday life in a much more subtle and latent way than one would like to admit. From my point of view, the gateway was the human preference for convenience, comfort, speed, hygiene and abundance, which in the Anglo-American language area is often translated as “convenience”. Thinking / reflecting on the complex changes in everyday life was left to the “experts”:

[…] the workers were relieved of any responsibility associated with reflection. From then on the system thought for them. This is an essential point, because it gave rise to an idea that is one of the basic principles of technopoly: that technology can replace thinking. ”(ibid, p. 31)

„Enlightenment is the outcome of man from his self-inflicted immaturity.“ (Immanuel Kant: „What is Enlightenment?“ 1784) So, let’s go ;-).

Thank you for your interest and best regards
philosophies.de

Lieber U. R.,
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vielen Dank für Ihren sehr freundlichen und aufschlussreichen Kommentar, den ich mit großem Interesse gelesen habe.
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Ich bin Gott sei Dank kein Profi, weil das wäre doch ein sehr hartes Brot hiermit seine Brötchen zu verdienen, aber ich beschäftige mich mit derlei Themen schon seit sehr langer Zeit.
An einem regen Austausch wäre ich daher mehr als interessiert, weil man kommt sich sonst schon manchmal wie „Don Quixote“ vorkommt, da die „Windmühlenräder“ doch gar so groß sind und die Puste eines Einzelnen doch so gering ist.
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Tut mir Leid, das war ganz bestimmt nicht meine Absicht. Im Gegenteil, ich versuche eigentlich immer so einfach wie möglich zu formulieren, aber manchmal sind die „philosophischen Bretter“ auch einfach für mich zu dick zum Bohren.
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Daher finde ich Ihren Begriff „Technik-Falle“ sehr treffend und gut gewählt (darf ich mit Ihrer Genehmigung vielleicht auch mal an anderer Stelle verwenden 😉
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Ich habe auch sehr häufig schon das Bild des „Zauberlehrlings“, des „Prometheus“, aber auch des „Midas“ für unser zivilisatorisches Dilemma gewählt. Man kann, wenn man möchte auch durchaus noch die „Büchse der Pandora“ oder das biblische Gleichnis vom „Baum der Erkenntnis“ hinzufügen.
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Wie dem auch sei, mit Ihrer Beschreibung der Situation „Eine Gesellschaft in der ausreichend Selbsterkenntnis und Bewusstheit vorhanden wäre könnte diese Fallen erkennen und korrigierend eingreifen.“ gehe ich absolut mit.
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Wir brauchen bei dem immer stärker wachsenden technologischen Potential, was der Menschheit gegeben ist, mehr denn je ein philosophisches Korrektiv in Form einer durchsetzbaren Wissenschaftsethik.
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Ich beschäftige mich momentan für meinen neuen Essay zur „Künstlichen Intelligenz“ sehr ausführlich mit einer Form der „Neuen Wissenschaft“, die auch eine Heuristik für komplexes Problemlösen (Dörner, 1986) zu Risikofolgenabschätzungen des eigenen Handeln besitzt. Weil einen Fehler können wir uns bei diesem neuen „wissenschaftlichen Spielzeug“ auf keinen Fall leisten; wir haben nur einen Versuch frei.
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In diesem Zusammenhang sehe ich auch Ihr erwähntes Problem der menschlichen „Selbsterkenntnis“, über das ich mich nicht selbst erheben möchte, da ich auch nicht besser bin. Ich bin aber leider bei einer einigermaßen intersubjektiven Betrachtung etwas skeptisch, da unser eigenes neurozentristische Weltbild und unsere technologischen Allmachtsvorstellungen als Hybris und Selbstverliebtheit uns selber bei einer Lösung unserer Problem im Wege stehen.
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Daher ist Ihr erwähnter Tempelspruch „Mensch erkenne dich selbst!“ aus meiner Sicht aktueller und appellativer denn je. Ein wenig mehr Demut, Bescheidenheit und ehrliche Selbstkritik würde jedem Menschen gut stehen. Wie gesagt, ich bemühe mich auch nur jeden Tag, ob ich es wirklich schaffe, müssen andere beurteilen.
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Ich bin auf alle Fälle schon einmal froh, dass es Menschen, wie Sie gibt, die sich auch hierzu Gedanken machen.
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Vielen Dank für Ihr Interesse und viele Grüße
philosophies.de

Dear Mr. A. A.,

thank you for your remarkable comment, which I read with great interest, even though I got the feeling that you misunderstood the approach of my essay on technology history.

You could have given me a few details from my essay, even at the risk of having to use „equivalent word count or more“ so that I could have gone into this explicitly, beacuse the argument remains otherwise in general or very personal. Nevertheless, I will try to answer your objections with „an equivalent word count or more“ if permitted.

Regarding your 1st point: „This essay seems to hinge on the idea that there are some questions which science CAN answer, but it shouldn’t- that they should instead be left to religion or tradition or some other institution.“ It was not the intention of the essay to define or narrow down the research objects of science. As I described in my previous essay „The God of Science“ (https://philosophies.de/index.php/2020/09/23/der-gott-der-wissenschaften/), even this area is already covered investigations, but they are not particularly effective.

So I agree with you when you write, „First, even someone with a “scientism” worldview would agree that there are some questions that the tools of science cannot answer.“ This is not about unresolved questions or areas that are not accessible to science, but about much more, about the predominance of scientific discourse in areas that are not its proprietary area.

„Postman names here as examples theology (p. 16), school / education (p. 44), language (p. 72), management (p. 81), sociology (p. 84), psychology / anthropology (p.92). These are important key areas of human existence which, in Postman’s opinion, should not fall victim to the dictates of rationality, objectivity and the efficiency of scientific discourse.“

For this reason your questions are „Are there cases where the non-scientific answer is more correct than the scientific one? Or is it the case that the non-scientific incorrect answers have greater value than correct answers?“ into the void, since it is not about the „concept of truth“ or „reality“, that would be worth an additional discussion on „scientific realism“, but on the institutionalized application of the knowledge of science as an instrument of power in the form of technologies.

Also your comment „It seems to me that humanity lost very little and gained quite a lot by replacing Zeus and Thor with Doppler radar and meteorology.“ I had already clearly identified it as the „dialectic of the term technology“.

Regarding your 2nd point: „that a world built around the scientific worldview is devoid of both morality and meaning.“ This is not my „preference“ as it would be presumptuous to want to judge other people’s opinions. I would say myself that I assume a „scientific worldview“, because the current un-/non-scientific culture, especially in social media, in the sense of a „dialectic of enlightenment“ in the form of „fake news“ or „conspiracy theories“ are also very displeasing or even scared.

Therefore it is not so important to me what a person believes in theologically, but it is very important when a person believes that he has to absolutize his faith. This portrayal of the radicalization of belief in the omnipotence of the sciences was the real intention of the essay.

In this meaning, I can absolutely confirm your statement, „I also give zero weight (maybe less than zero) to a theological worldview, and very little weight to tradition.“ understand and approve. Since ultimately it is only about the things you correctly mentioned, such as „morals, values and meaning in life“.

So I would just ask you to think about whether you give your „theological worldview zero weight (perhaps less than zero)“ or whether there are a few grams of belief in the „omnipotence of science“ on the scales.

Thank you for your interest and
best regards
philosophies.de

Dear Mr. A. A.,

thank you again for your continued interest.

I am happy to meet your request and would also like to send you a quotation from a very well-known scientist and theoretical physicist Stephen W. Hawking, who held the renowned „Lucasian Chair“ from 1979 to 2009, on which Newton once sat, who now God knows could not describe as a „straw man“ for my position, give:

„Even if only a unified theory is possible, it would be they are just a system of rules and equations. Who blows breathes into the equations and creates a universe for them to describe? The usual method by which science constructs a mathematical model, can raise the question of why there has to be a universe that contains this Model describes, does not answer. Why does the universe have to submit to all the hardships of existence? Is the unified theory so compelling that it invokes this existence? Or does the universe need a creator, and if so, does it affect the universe in any other way a? And who made it? So far, most scientists have been too busy developing new theories in which to describe them tried what the universe is to the question of the Why ask. […] Then we will all – philosophers, scientists and laypeople – can grapple with the question of why it is us and the universe there. If we have the answer to that question found, that would be the final triumph of human reason – because then we would know God’s plan. „(Stephen W. Hawking: A Brief History of Time. The Search for the Elemental Force in the Universe, Rowohlt 1995, pp. 217-218)

Hmm, that sounds a lot like an at least „agnostic theosophy“, or what do you think? Incidentally, said Newton had „tinkered“ with the same concept, only what he was not so opportune at the time in contrast to today.

Many greetings
philosophies.de

Lieber Herr M. Y.,

vielen Dank für Ihren Kommentar und Ihre Hinweise, die ich allerdings nur zum Teil nachvollziehen kann. Wenn Sie erlauben, würde ich aber trotzdem gerne noch ein paar Wörter hinzufügen.

Ja, Philosophie hat tatsächlich mit vielen Worten zu tun, zumindest war das früher mal so ;-).

Nein, es geht nicht um „lass mir meine Religion“. Wenn Sie die vielen Worte in dem Text gelesen hätten, wäre Ihnen sicherlich nicht entgangen, dass es sich bei der „Entleerung der Symbole“ im religiös-theologischen Diskurs nur um ein einzelnes Beispiel handelt. In dem erwähnten Buch von Neil Postman „Das Technopol“ geht es auch um andere wichtige Schlüsselbereiche des menschlichen Daseins, wie die Schule/Bildung (S. 44), die Sprache (S. 72), das Management (S. 81), die Soziologie (S. 84), Psychologie/Anthropologie (S.92).

Ja, vielen Dank für die weitreichende Erkenntnis, an der Sie uns haben teilhaben lassen: „Technik ist kein Lebewesen.“ Das hat auch nie jemand behauptet. Man würde einem Auto ja auch nicht vorwerfen, dass sein Fahrer hiermit Menschen umbringen kann.

Ja, das sehe ich auch absolut wie Sie:“Weder Theologie noch Religiöse sind aus der Gleichung zu nehmen. Technik durch Krieg und Krieg durch Gier. Es ist der Einzelne, der sich im Bewusstsein entwickeln muss.“ Doch es ging mir nach wie vor nicht um den religiös-theologischen, sondern um den wissenschaftlich-technologischen Diskurs. Dieser wissenschaftlich-technologische Diskurs hat sich jedoch viel subtiler und latenter in unseren Alltag eingegraben, als man zugeben möchte. Das Gateway war aus meiner Sicht die menschliche Vorliebe für Bequemlichkeit, Komfort, Schnelligkeit, Hygiene und Fülle, was im angloamerikanischen Sprachraum oft mit „Convenience“ übersetzt wird. Das Denken/Reflektieren über die komplexen Veränderungen im Alltag wurde den „Experten“ überlassen:

[…] die ArbeiterInnen wurden von jeglicher mit der Reflexion verbundenen Verantwortung entbunden. Von da an dachte das System für sie. Dies ist ein wesentlicher Punkt, denn daraus entstand eine Idee, die eines der Grundprinzipien der Technopolen ist: dass Technologie das Denken ersetzen kann. “ (ebd., S. 31)

„Erleuchtung ist das Ergebnis des Menschen aus seiner selbstverschuldeten Unreife.“ (Immanuel Kant: „Was ist Aufklärung?“ 1784)
Nur wo bleibt die „Erleuchtung“ oder wo ist sie hin? Mit diesem Thema wollte ich mich in einem weiteren Essay beschäftigen, auf den ich Sie aber gerne schon einmal hinweisen möchte. Leider hat sein Inhalt aber auch wieder einige Wörter ;-).

Vielen Dank für Ihr Interesse und Ihre Aufmerksamkeit.
Viele Grüße
philosophies.de

Dear Mr. M. A. P.,

thank you for your very informative and readable comment, which I definitely agree with on some steles, but if I could briefly add a few more.

I can fully support your reference „solutions seem intractable * are all social *“, since I also see the only solution to our problems in a „new humanism“ or „social ethics“ and not in a new technology that adopts the errors of the old technology tried to correct. That only leads to disimprovement.

First of all, it is completely clear to me that we cannot (do not have to) turn back the wheel of history: “That made avoidable suffering (see medicine) and the desired prosperity (see economy) and comfort (see technology) achievable. “Even if the Amish are very sympathetic to their anachronistic way of life, I don’t want to swap places with them, because“ everything wasn’t better in the past ”? I am more of the opinion that we actually need technological progress. The technology is of course not the acting subject, but the person. “Swords or plowshares” can be made out of iron, it is – in the truest sense of the word – in our hands.

For this reason, I also consider a rethink – more precisely the problem-solving strategies – to be absolutely necessary. Our thinking / problem solving is also anachronistic: There is a problem A. I need a technique t. To get to solution B. That is linear thinking. With all the known problems.

The power structure for solving the problems is shaped by a „patriarchal authoritarianism“, as you have correctly spelled it, which always prefers a „tradable value“ to an „intrinsic human value“ and an „intrinsically ecological value“. That is the core of capitalism.

In addition, our world has become very complex and it is becoming more complex every day. This was already described in 1963 in a book by Derek de Solla Price „Little Science, Big Science“ as an „information explosion“. That is why we do not need more and more information, as the myth of the Internet suggests, but we need the right filters (algorithms) that can protect us from the “cultural AIDS” described by Postman.

Unfortunately, we cannot delegate this responsibility to the well-known search engines, because knowledge is power. But if we want to keep the strings in our own hands, from my point of view we need a different way of thinking / problem solving that is more complex in order to be able to solve complex problems: There is a problem A I have to choose a technique t1, t2, t3 decide. Because in the solution, B, C, D, E also change due to technology (see „Chaos Research“). To do this, I need a reflexive perception of my conscious decisions.

For this reason I also think that we need a „New Metaphysics“ for the natural sciences that takes this fact into account, for example – and not just for ethical reasons. Therefore I would like to contribute to the „dissemination of real knowledge, ie * true * descriptions of the world we live in and effective skills and techniques for solving problems without causing avoidable harm to others“ and you to my further essays (https://philosophies.de/index.php/category/wissenschaftstheorie/) on the subject of „philosophy of science“.

Thank you for your interest and
best regards
philosophies.de 🙋